qui peut saisir le tribunal de commerce

Qui peut saisir le tribunal de commerce : quels sont les profils concernés ?

Sommaire

Le tribunal de commerce joue un rôle stratégique dans la régulation des relations économiques. Face à un litige d’ordre commercial, une question revient souvent : suis-je habilité à saisir cette juridiction ? En effet, cette compétence n’est pas réservée à un seul type d’acteur. Plusieurs profils distincts peuvent y recourir selon la nature du conflit, la qualité juridique des parties et l’acte à l’origine du différend. Identifier les situations ouvrant droit à cette saisine permet d’éviter une erreur de juridiction et d’engager la procédure adéquate.

 

Le rôle et la compétence du tribunal de commerce

La nature des affaires jugées par le tribunal de commerce

Le tribunal de commerce traite exclusivement des litiges à caractère commercial. Cela inclut les différends entre commerçants, les actes de commerce entre toutes personnes, et les procédures collectives telles que le redressement ou la liquidation judiciaire. Cette juridiction s’intéresse uniquement aux affaires ayant une finalité économique directe. Elle intervient dès lors qu’une activité commerciale ou un acte de commerce est en cause, indépendamment de la nature juridique de la personne concernée.

Compte tenu de la complexité fréquente des litiges commerciaux, l’intervention d’un avocat droit commercial comme https://ems-avocats.fr/avocat-droit-commercial/ est souvent nécessaire. Un avocat droit commercial, expert en contentieux et en conseil, facilite ainsi la compréhension des procédures et la défense des intérêts économiques des parties devant le tribunal.

Ces trois grands types de litiges structurent l’activité de la juridiction commerciale : les relations entre professionnels du commerce, les conflits nés d’un acte commercial entre toute personne, et les mesures prises en cas de défaillance d’une entreprise. Grâce à ce périmètre précis, le tribunal de commerce garantit une expertise adaptée à la réalité des affaires.

Nature du litige Tribunal compétent
Litiges entre commerçants Tribunal de commerce
Litiges relatifs aux sociétés commerciales Tribunal de commerce
Actes de commerce entre toutes personnes Tribunal de commerce
Litiges civils entre particuliers Tribunal judiciaire
Litiges relevant du droit du travail Conseil de prud’hommes

 

La compétence matérielle et territoriale

La compétence matérielle du tribunal repose sur la nature du litige. Dès lors qu’un acte de commerce est en jeu, cette juridiction devient compétente. À cela s’ajoute la compétence territoriale, qui détermine le tribunal géographiquement apte à connaître du litige. En principe, il s’agit de celui du lieu où demeure le défendeur ou du lieu d’exécution du contrat.

Prenons deux exemples concrets. Si deux entreprises domiciliées à Bordeaux concluent un contrat de prestation, tout litige les opposant relèvera du tribunal de commerce de Bordeaux. En revanche, un conflit entre une entreprise marseillaise et un particulier devra être examiné en tenant compte de l’adresse du défendeur ou du lieu prévu pour l’exécution du service.

 

Les textes de référence encadrant la saisine

Plusieurs articles du Code de commerce et du Code de procédure civile définissent le champ d’intervention du tribunal de commerce. Ces textes précisent les règles de compétence, les modes de saisine et les obligations procédurales. Ils visent à garantir un cadre clair aux parties, en définissant les conditions d’accès à la juridiction commerciale et les étapes du processus judiciaire.

 

Les profils habilités à saisir le tribunal de commerce

Le commerçant personne physique ou morale

Un commerçant, qu’il exerce seul ou via une société, peut saisir le tribunal de commerce. Cela suppose une activité commerciale régulière et une immatriculation au Registre du commerce et des sociétés. Le commerçant agit alors soit en tant que demandeur, soit comme défendeur, selon qu’il initie ou subit la procédure.

Prenons le cas d’un artisan auto-entrepreneur en conflit avec son fournisseur : si le litige porte sur une livraison non conforme, il peut initier une action devant la juridiction commerciale. Son statut de commerçant lui ouvre cette voie de droit, en lien direct avec l’acte commercial à l’origine du conflit.

C’est précisément ce qu’a vécu Julie, créatrice d’une boutique en ligne de bijoux artisanaux. Après plusieurs échanges infructueux avec un fournisseur qui ne respectait ni les délais ni la qualité annoncée, elle s’est tournée vers le tribunal de commerce. Bien qu’elle se soit lancée comme auto-entrepreneure depuis peu, son inscription au Registre du commerce lui a permis d’agir en tant que commerçante. Ce recours lui a non seulement permis d’obtenir réparation, mais aussi de sécuriser ses futures collaborations grâce à une meilleure connaissance de ses droits.

 

La société commerciale ou le dirigeant

Les sociétés commerciales, telles que SARL, SAS, SA ou EURL, relèvent pleinement de la compétence du tribunal de commerce. Le représentant légal peut agir au nom de la société lorsque les intérêts de celle-ci sont en jeu. Dans certains cas, il peut également agir personnellement, notamment si sa responsabilité est engagée de manière individuelle.

Un point d’attention s’impose pour les conflits entre associés. Selon la nature du désaccord – gestion interne, rémunération, pacte d’associés –, la compétence peut basculer entre le tribunal de commerce et le tribunal judiciaire. Ce flou juridique impose une analyse précise des faits.

 

Le non-commerçant en litige avec un commerçant

Un particulier peut également porter une affaire devant le tribunal de commerce, à condition que le litige soit lié à un acte de commerce. Toutefois, cette juridiction n’est pas obligatoire pour lui : il peut opter pour une juridiction civile.

Par exemple, un client insatisfait d’une prestation réalisée par un professionnel peut saisir le tribunal de commerce. Cette possibilité lui est offerte par la nature commerciale de l’acte en cause. Le non-commerçant dispose donc d’un choix stratégique selon ses attentes, ses moyens et la rapidité de traitement souhaitée.

 

Le mandataire ou représentant légal

La représentation devant le tribunal de commerce peut se faire par l’intermédiaire d’un mandataire. Cela peut être un avocat, un représentant légal de la société, ou encore un huissier de justice dans certains cas. Cette représentation est parfois obligatoire, notamment lorsque la complexité de l’affaire ou les montants en jeu l’exigent.

Le recours à un représentant offre des garanties en termes de procédure et de stratégie. Il permet à la partie concernée de faire valoir ses droits de manière structurée et conforme aux exigences du droit commercial.

 

Le ministère public et autres institutions

Le procureur de la République peut aussi intervenir devant le tribunal de commerce. Cela se produit notamment dans le cadre des procédures collectives comme le dépôt de bilan, le redressement ou la liquidation judiciaire. Cette intervention vise à protéger l’ordre économique et à prévenir les conséquences sociales et financières des défaillances d’entreprises.

Par ailleurs, le greffe et les juges-rapporteurs jouent un rôle clé dans certaines étapes de la procédure. Ils garantissent le bon déroulement des audiences et la validité des décisions rendues.

 

Une décision judiciaire qui engage bien plus qu’un litige

Saisir le tribunal de commerce ne se résume pas à un simple choix procédural. C’est un acte stratégique qui suppose de bien cerner son statut, la nature du litige et les règles de compétence applicables. Chaque profil – commerçant, société, particulier ou représentant – possède ses propres leviers d’action, mais aussi ses limites. Avant de franchir cette étape, mieux vaut s’appuyer sur une analyse rigoureuse ou un conseil éclairé. Car derrière chaque procédure se joue non seulement un différend, mais souvent la continuité ou la réputation d’une activité. Et cela mérite une préparation à la hauteur des enjeux.